Autisme : « La Guerre est fini »

Entre la résolution de Daniel Fasquelle et la réaction des différentes associations psychanalytiques, l’association SOS autisme France se devait de réagir afin de crever l’abcès sur une situation insupportable qui prend en otage les familles et les personnes autistes en empêchant d’avancer véritablement sur ce sujet.

Ce qui conforte les différents gouvernements à ne rien faire, se cachant derrière les différentes polémiques. Certains grands journalistes m’ont avoué également avoir peur d’évoquer ce sujet pour ne pas heurter certaines sensibilités de psychanalystes médiatiques ou de parents se battant pour telle ou telle autre méthode.

Il faut dire que depuis des années, entre les psychanalystes et les parents, c’est la guerre. Entre les journaux de gauche comme Libération et les journaux de droite, c’est encore la guerre. On traine les uns et les autres dans la boue. Et chacun s’amuse et y va de sa petite tribune, utilisant ses leviers de pression pour gagner. Mais que gagnent vraiment les familles et les personnes autistes là-dedans ?

Rien du tout.

Voilà pourquoi, nous avons décidé de réagir devant cette nouvelle levée de boucliers et de dire : Stop !

Les psychanalystes se sentent blessés dans leurs croyances, et les parents dont je fais partie sont sans cesse insultés également par ces mêmes psychanalystes, alors qu’ils se battent seulement pour aider leurs enfants.

Il y a tant d’enfants mal aimés sur terre, maltraités ou orphelins. Alors pourquoi nous reproche-t-on de vouloir aider nos enfants à mieux vivre avec leur handicap et d’être prêts à tout pour trouver des solutions ! Notre courage et notre abnégation devraient au contraire provoquer leur admiration. Notre quotidien est terriblement difficile et si nous nous battons autant, c’est justement parce que nous croyons en nos enfants, et en leur compétence. Et ils en ont d’innombrables.

Alors cette guerre est indigne et a assez duré ! Et les Médecins devraient plutôt être là pour soutenir les familles et ouvrir des programmes de recherche que de combattre les familles en s’appuyant sur Lacan et Freud qui sont morts depuis des décennies !

Cela n’a aucun sens. Les progrès scientifiques, toutes les recherches actuelles…Toutes ces personnes autistes qui sont professeurs, experts-comptables, informaticiens, entrepreneurs…En Israël, Aux Etats-Unis, au Danemark devraient nous servir d’exemples. C’est un immense espoir pour l’avenir de nos enfants.

Alors pourquoi ne pas regarder tous ensemble vers un avenir apaisé au lieu de se tourner vers un passé qui n’a pas apporté de solution heureuse pour toutes ces personnes autistes.

Aujourd’hui les personnes autistes vivent comme des sous citoyens en France. Les Médecins spécialistes se comptent sur les doigts d’une main ; Les accompagnants, notamment les auxiliaires de vie scolaire, ne sont pas formées ; La prise en charge est inexistante dans de nombreux départements. Trouver un simple dentiste qui soigne les autistes est un parcours du combattant, inscrire son enfant à l’école l’est également. Les bons spécialistes sont hors de prix et les familles se surrendettent  pour offrir ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants.

Alors voilà l’urgence : Former, informer, créée des accompagnements personnalisés et adaptés, insérer, intégrer, accompagner…

Messieurs les psychanalystes, les parents ne sont pas des « ayatollah de la pensée unique », vous vous trompez. Les parents traversent les frontières pour voir ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants dans des pays qui donnent la possibilité à des personnes autistes d’être autonomes et de vivre presque comme les autres.

Alors ce n’est pas la présidente d’association qui vous le demande mais la maman d’un petit garçon autiste, arrêtez d’instrumentalisez des mamans contre d’autres mamans, déposez les armes une bonne fois pour toutes et arrêtez cette guerre inutile pour le bien être de nous tous.

Et rappelez-vous le serment d’Hippocrate : « Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité ».

Olivia Cattan, Présidente de SOS autisme

M’Hammed Sajidi, Président de Vaincre l’autisme

Michel Tessier, Vice-Président Observatoire Ecole Handicap

Alexandre Klein, Autiste Asperger.

David Flament : Comité SOS régions Bretagne

2018-05-04T21:38:43+00:00